Le garçon a pris le chemin à travers la lande. Une alouette s'envole sous ses pas. Il longe un marais. Au milieu des roseaux, il entrevoit la silhouette blanche et noire d'un héron. Une chouette qu'il a dérangé lui frôle la joue de son aile et s'éloigne d'un vol pesant. Le garçon poursuit son chemin jusqu'à la dune au milieu des bruyères et des ajoncs.
2) Le français garde environ six cents mots latins qui ont conservé au moins leur orthographe, sinon leurs sens latins. A partir de ces définitions, retrouvez certains de ces mots dont l'emploi est très courant.
1. Erreur, parfois fatale, qui fait dire ou écrire malgré soi ce que l'on voulait éviter.
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2. Erreur de communication entre deux personnes qui consiste à prendre une chose pour une autre.
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3. Sorte de cahier où l'on mettait autrefois des autographes, et aujourd'hui des timbres ou des photos.
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4. Moyen puissant de diffusion, de communication et d'information.
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5. Le sens originel du mot seigneur.
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I. Le dernier délai accordé avant l'intervention.
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II. Sorte de mécène.
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III. Ce qu'il y a à faire.
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IV. Pense-bête.
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V. "Deux euros" est prononcé souvent (et à tort) en en faisant un.
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VI. On en a souvent besoin pour voyager.
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3) Trouvez le mot qui se cache derrière cette charade.
Mon premier est le dernier mot du proverbe A bon chat bon -------
Mon second est ce que fait un volet mal attaché la nuit quand il y a du vent.
Mon troisième est ce qu'on laisse à quelqu'un par testament.
Mon quatrième est un cri de douleur.
Et mon tout est un surnom dans une langue de l'Ouest d'une personne qui marche comme Charlot.
4) En France, il existe au moins 24 langues régionales.
Vrai Faux
5) La langue d'oïl est parlée dans le sud de la France ?
Vrai Faux
6) Associez ces mots à la langue française régionale dont ils sont originaires. Reliez par une flèche chaque mot à sa langue régionale.
bijou
quiche catalan
chai normand
bouchot alsacien
bouquet breton
choppe lyonnais
abeille languedocien
truffe poitevin
guignol limousin
mélèze provençal
boulanger lorrain
chabichou franco-provençal
barrique picard
espadrille gascon
cassoulet
7) Les mots oc et oïl viennent:
a) du mot huis ("porte")
b) d'un mot latin qui veut dire "cela".
c) du mot huile
8) Associez ces mots à la langue dont ils sont originaires.
cramoisi italien
cervoise turc
gamin japonais
caleçon gaulois
lilas russe
banane arabe
ketchup polynésien
oasis hongrois
sabre portugais
tigre norvégien
kaki (fruit) allemand
élan (animal) égyptien
raphia espagnol
ski tchèque
tabou iranien
mazout lituanien
robot chinois
divan malgache
9) Chassez l'intrus: tous ces mots viennent de l'arabe sauf un. Lequel ?
abricot coton nénuphar
alcool douane orange
alezan élixir satin
algèbre épinard sirop
algorithme gazelle sofa
alibi girafe sorbet
ambre jupe sucre
amiral luth talc
artichaut magazine talisman
azimut matelas tarif
chiffre mesquin zénith
civette mousson zéro
A-t-on toujours parlé français en France ?
Non: les Gaulois parlaient gaulois, les Romains, qui ont conquis la Gaule de 120 à 51 av. J-C, parlaient latin. Et quand les Francs, à leur tour, ont conquis la France et s'y sont installés (340-498), ils parlaient une langue germanique. Alors, qui parlait français? Personne. Où parlait-on français? Nulle part, "le français n'existait pas" (Marcel Cohen). Les Gaulois ont laissé leur langue celte pour le latin des envahisseurs romains. Les Francs ont laissé leur langue germanique pour le latin. Et c'est de ce latin parlé "à la gauloise" puis "à la franque" qu'est né progressivement une langue originale devenue le français.
10) Classez ces quatre extraits du plus ancien au plus récent
a) Des que ma dame de Champaigne
Vialt que romans a feire anpraigne,
Je l'anprendrai mout volentiers
b) Bons fut li secles al tens ancïenur
c) [Il] est mal-aisé qu'en nostre prononciation
il ne demeure tousjours en nous je ne sçay quoy du ramage de nostre païs
d) Item, je laisse a mon barbier
les rongnures de mes cheveux,
Plainement et sans destourbier
11) On date la naissance du français de:
a) la conversion de Clovis (496)
b) la chute de Constantinople (1453)
c) d'un épisode du partage de l'empire de Charlemagne entre ses petits-enfants (842)
12) En 911, les Vikings obtiennent du roi Charles III le comté de Rouen. Ils s'assimilent et perdent leur langue. Retrouvez dans la grille 14 mots sur la cinquantaine qu'ils nous ont laissés. Ils peuvent être écrits horizontalement, verticalement, en diagonale, et se lire de gauche à droite comme de droite à gauche.
13) La phrase Pro Deo amur et pro christian poblo et nostro commun salvament, d'ist di in avant, in quant Deus savir et podir me dunat, si salvarai eo cist meon fradre Karlo est écrite en:
a) latin c) espéranto e) Rien de tout cela
b) espagnol d) italien
14) Résolvez cette énigme: de qui s'agit-il ?
Je suis né à Cahors en 1496, mon père était poète.
J'ai toujours été protégé par les reines (mais aussi par le roi).
J'ai été mis en prison pour "avoir mangé du lard en carême", puis pour avoir aidé un prisonnier à échapper aux sergents.
J'ai traduit les Psaumes en vers français.
Je me réfugie en Italie puis en Suisse, où je meurs en 1544.
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15) La plupart des fleuves français portent encore aujourd'hui les noms qu'ils avaient avant l'arrivée des Gaulois.
Vrai Faux
16) Classez ces noms de lieux: certains datent d'avant l'arrivée des Gaulois, d'autres sont gaulois.
a) Nanterre e) Cuq i) Tarascon
b) Venasque f) Issoudun j) Autun
c) Pelasque g) Manosque k) Lantosque
d) Loudun h) Verdun
Avant l'arrivée des Gaulois Gaulois
17) Qu'est-ce que ces toponymes et ces anthroponymes ont en commun ?
Toponymes Anthroponymes
Louviers Louvier
Louvière Louvel
Louvois Louveau
Louvigny Louvet
Le Louvre Leleu
Loubès-Bernac Louvencourt
Loubeyre Loubet
Canteleu Loubeyrat
Loubarèche Loubinoux
18) Depuis quand est-il possible de changer de nom sans autorisation légale ?
a) 1539 b) 1792 c) 147419) Trouvez le mot qui se cache derrière cette charade.
Mon premier réduit le corps de l'homme en poussière.
Mon second est ce qui distingue les mammifères des autres espèces, mais porte un nom particulier chez la femme.
Mon troisième est le nom de l'oiseau qui "cajole".
Mon quatrième est la dix-neuvième lettre de l'alphabet grec.
Mon cinquième est une bagarre accompagnée de coups, souvent à la sortie des bars.
Et mon tout est le surnom d'un chef gaulois qui signifie le "grand roi des guerriers"
20) On trouve en France des noms de villes inversés tels que Neuville/Villeneuve, Villelongue/Longueville, Francheville/Villefranche, Aigues-Mortes/Mortaigue, Montrouge/Rougemont.....Quelle peut en être la raison ?
a) Certains noms sont plus anciens que d'autres.
b) Ceux qui ont nommé la ville ont trouvé que cela sonnait mieux dans chacun des cas.
c) Il s'agit d'une influence germanique.
Le saviez-vous?
Beaucoup de noms de personnes ont été utilisés pour désigner des choses. M. le préfet Poubelle a laissé son nom aux caisses de propreté dont il avait eu l'idée. Le botaniste Pierre Magnol a donné son nom au magnolia, comme M. Fuchs au fuchsia. Louis de Béchamel, marquis de Nointel, un temps maître d'hôtel de Louis XIV, a laissé son nom à la sauce Béchamel, que, dit-on, il n'aurait pas inventée. Le cardan a été imaginé par un médecin et mathématicien italien Gerrolamo Cardano. On se souvient des grosses chaussures qu'Alexis Godillot avait conçues et que portèrent les soldats français de 1850 à la Guerre de 1914-1918. Et n'oublions pas les vespasiennes, attribuées, semble-t-il, à tort à l'empereur Vespasien, et le Dr Guillotin, philanthrope qui, à son corps défendant, donna son nom à la guillotine.
21) Résolvez cette énigme: de qui s'agit-il?
Je suis né en 1503 à Paris.
Mon père, mon frère, mon beau-père étaient imprimeurs.
Nous parlions tous latin à la maison, ma femme l'a même enseigné aux domestiques.
Je fus nommé "imprimeur du roi" pour le latin et l'hébreu, puis pour le grec.
J'ai imprimé et publié plus de 100 éditions de grammaires, d'alphabets, de dictionnaires latin-français, de traités en hébreu, grec, latin, français, ainsi que 11 Bibles (tant en hébreu, en latin, qu'en français) et huit Nouveaux Testaments.
Je suis l'auteur d'un dictionnaire très particulier (1539).
Après la mort de François Ier, mon aimable protecteur, j'ai dû émigrer à Genève pour fuir les persécutions de la Sorbonne et ne pas mourir sur le bûcher.
J'ai laissé mon nom à une célèbre Ecole supérieure des arts et industries graphiques de Paris.
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22) Quels mots correspondent à la définition suivante: "Touffe de poils qu'un homme laisse pousser de chaque côté de son visage"?
a) les favoris b) les pattes de lapin c) les côtelettes d) les rouflaquettes
1680 Dictionnaire de l'Académie française
1690 Dictionnaire universel d'Antoine Furetière
1694 Dictionnaire français de Pierre Richelet
24) Voici des mots oubliés ou des mots dont le sens a changé depuis le Moyen Âge et au XVI° siècle. Reliez-les à leur définition.
amieler avoir chaud
enherber hippopotame, monstre
chaleil ensorceler avec certaines herbes
caut commérage
chaloir accablé de malheur
bellue indécis, incertain
barlue lampe à huile avec un bec, munie d'un crochet pour être suspendue
doloir rouler dans la boue
quanquan abri pour cochons
Schedule faire souffrir, faire mal
toit attirer, allécher
ambigu mendiant
truant acte juridique
margoillier vision
maleuré prudent, méfiant
25) Qui est l'auteur de ces vers ?
Je mis un bonnet rouge au vieux dictionnaire.
Plus de mot sénateur! plus de mot roturier ! [.....]
Et déclarai les mots égaux, libres, majeurs.
Poème
La langue était l'Etat avant quatre-vingt-neuf;
Les mots, bien ou mal nés, vivaient parqués en castes;
Les uns, nobles, hantant les Phèdres, les jocastes,
Les Méropes, ayant le décorum pour loi,
Et montant à Versailles aux carrosses du roi;
Les autres, tas de gueux, drôles patibulaires,
Habitant les patois; quelques-uns aux galères.
Dans l'argot; dévoués à tous les genres bas,
Déchirés en haillons dans les halles.....
(Victor Hugo, "Réponse à un acte d'accusation",
Les Contemplations, livre premier, VII, 1834)
SOLUTIONS
I. Mot d'origine préceltique: joue
Mots d'origine gauloise: chemin, lande, alouette, dune, bruyère
Mots d'origine franque: garçon, marais, roseau, blanche, héron, chouette
Mot d'origine gauloise ou franque: ajonc
. Grâce aux mégalithes longeant la côte occidentale de l'Europe, on sait que la France était déjà habitée au néolithique. Mais on ignore tout de la langue de ces ancêtres.
. On dit qu'un mot est préceltique quand il est antérieur à la langue gauloise. Les mots préceltiques appartiennent aux langues des populations que les Gaulois ont trouvées en arrivant en France (entre 800 et 700 avant J-C). Certains ont subsisté en français , comme luge, motte, avalanche, tonne, calanque, chalet, marron, etc..
. Avant l'arrivée des Gaulois, des Ibères peuplaient le Languedoc, des Aquitains la Gascogne et le pays basque, et des Ligures la Provence. Ils avaient chacun leur langue. On pense aujourd'hui que le basque, qui est l'une des plus anciennes langues d'Europe, viendrait de la langue des Aquitains. A la différence du gaulois ou des langues germaniques, ce n'est pas une langue "indo-européenne".
. Il y a plus de sept mille ans, des envahisseurs à cheval, partis des steppes du sud-est de la Russie, commencèrent une longue migration à travers l'Europe qui durera plusieurs milliers d'années. Ils parlaient des langues qu'on appelle "indo-européennes". Les Celtes, puis les Germains (c'est-à-dire les Francs), sont les derniers représentants de cette grande migration vers l'ouest.
. Les Gaulois parlaient une langue proche du breton, de l'irlandais, du gallois ou de l'écossais. Il ne reste que quelques fragments de textes, transcrits en caractères latins ou grecs. Ces textes sont trop courts pour qu'on puisse reconstituer leur grammaire. La plus longue inscription en gaulois qui ait été retrouvée est un texte magique de 170 mots, découvert en 1983 dans le Larzac, qui parle de sorcières. Les savants druides transmettaient leur savoir oralement: ils n'ont donc laissé aucun écrit. Les Gaulois ont laissés au plus 150 mots très courants, qui concernent la vie à la campagne, l'agriculture, la pêche, la chasse: balai, boue, bouleau, char, charrue, cloche, galet, mouton, orteil, quai, sapin, talus, etc. Vaincus par César en 66 avant J-C, ils adoptent vite les mœurs et la langue de l'envahisseur. Le meilleur moyen pour réussir dans la nouvelle société est d'apprendre le latin, qui est la langue des maîtres de la Gaule, mais aussi celle du commerce. L'occupation romaine dure plus de cinq cents ans.
Les "barbares" Francs, dont le nom signifie "libres", conquirent la France à partir de 481. Clovis, qui était à leur tête, se fit baptiser en 498. Beaucoup moins nombreux que les Gaulois, ils abandonnèrent petit à petit le germain: le latin l'emporta.
2.
1. LAPSUS. Il existe des lapsus linguae et des lapsus calami, que l'on commet en parlant ou en écrivant. Freud a rendu le lapsus inoubliable depuis son célèbre livre Le Mot d'esprit et ses rapports avec l'inconscient.
2. QUIPROQUO. Si l'on traduit littéralement le latin, c'est prendre "que pour quoi", autrement dit quelque chose pour quelque chose.
3. ALBUM. Le mot album en latin signifiait "couleur blanche", mais aussi "tableau blanc". Ce "tableau" est devenu un "cahier blanc" pour les autographes, puis le mot a pris les sens qu'on lui connaît aujourd'hui.
4. MEDIA est l'abréviation du mot anglais mass media, dans lequel on retrouve le mot français "masse". Le mot media est le pluriel du latin medium ("moyen").
5. SEIGNEUR vient de la forme du comparatif senior de l'adjectif latin senex, qui voulait dire "vieux". Senior en latin était un terme de respect qui servait à désigner les "anciens". Le mot senior a d'abord été un terme de sport, que les Français ont emprunté à l'anglais en 1884. Le mot d'ancien français sieur, à l'origine de monsieur, et le mot sire d'où vient messire, viennent aussi du latin senior.
I. ULTIMATUM. L'adjectif ultime ("dernier") a la même étymologie.
II. SPONSOR signifie en latin "répondant, caution", mais aussi "parrain".
III. AGENDA. Dans un agenda, en effet, on note "les choses qu'il y a à faire". Le mot est l'adjectif verbal au nominatif pluriel neutre du verbe ago ("faire").
IV. MEMENTO. On peut acheter en papeterie des carnets qui portent sur leur couverture le mot memento. Ce genre de petit calepin sert généralement de pense-bête. Memento est l'impératif du verbe latin memini ("se souvenir"). Le mot veut donc dire exactement "Souviens-toi".
V. HIATUS, c'est la rencontre de deux voyelles. Cette rencontre est souvent évitée en français, soit par la liaison (ici: deux z-euros), soit par l'ajout d'une lettre "euphonique", comme le t dans "m'a-t-on dit".
VI. VISA est le participe passé passif au nominatif neutre pluriel du verbe latin video ("voir") et signifie: "les choses vues".
3. Rat-bat-legs-aïe!
Mon tout: Rabat l'aiguail, l'aiguail étant le nom de la rosée en poitevin et en langue littéraire (du latin aqua, "eau"). Si Charlot devait marcher dans l'herbe pleine de rosée, avec ses grands pieds écartés, il la "rabattrait" en effet.
4. vrai. La Délégation générale à la langue française et aux langues de France (ministère de la Culture) reconnaît officiellement 24 langues régionales: alsacien, basque, breton, catalan, corse, flamand occidental, francique mosellan; franco-provençal ; langues d'oïl: franc-comtois, wallon, champenois, picard, normand, gallo, poitevin, saintongeais, lorrain, bourguignon-morvandiau; parlers d'oc ou d'occitan: gascon, languedocien, provençal, auvergnat, limousin, vivaro-alpin.
5. faux. La langue d'oïl est la langue parlée dans le nord de la France. Dans le sud, on parle la langue d'oc.
6. Bijou > breton Guignol > lyonnais
Quiche > lorrain Mélèze > franco-provençal
Chai > poitevin Boulanger > picard
Bouchot > poitevin Chabichou > limousin
Bouquet > normand Barrique > gascon
Chope > alsacien Espadrille > catalan
Abeille > provençal Cassoulet > languedocien
Truffe > provençal
7. b. En ancien provençal, "oui" se disait oc qui vient du pronom latin hoc (neutre de hic) signifiant "cela".
Le mot oïl, qu'on employait au nord de la France, signifiait également "oui". Il vient également du pronom latin hoc ("cela"), renforcé par le pronom personnel il.
C'est l'écrivain Dante qui, le premier (1303), classa les langues romanes d'après la façon de dire "oui", dans chacune d'entre elles: la langue d'oïl (le "françois"), la langue d'oc (l'occitan) et la langue de si (l'italien).
Les historiens de la langue française ont établi une limite entre le nord et le sud de la France, qui va, globalement, de Genève à Bordeaux. Cette "frontière" a été délimitée en fonction de la façon dont les Français disaient "oui" dans leurs patois locaux. Cette différence correspond à l'influence de la langue franque, principalement dans le nord de la France. Les Francs se sont en effet peu établis dans le sud. L'influence des Gaulois a également été plus forte au Nord où les Gaulois étaient plus fortement implantés. Le résultat est que la langue parlée au nord de cette limite avait plus d'influences celtes et germaniques, tant sur le plan de la prononciation que sur le plan du vocabulaire.
8. Cramoisi > arabe Tigre > iranien
Cervoise > gaulois Kaki (fruit) > japonais
Gamin > allemand Elan (animal) > lituanien
Caleçon > italien Raphia > malgache
Lilas > espagnol Ski > norvégien
Banane > portugais Tabou > polynésien
Ketchup > chinois Mazout > russe
Oasis > égyptien Robot > tchèque
Sabre > hongrois Divan > turc
Les voyageurs, les scientifiques, les étrangers installés en France sont à l'origine d'un enrichissement lexical de la langue française. Par ailleurs, la France, à partir de François Ier, s'est étendue bien au-delà des mers dans de nombreuses colonies. Bien des mots sont venus de ces lointains pays et de leurs cultures.
9. Tous ces mots viennent de l'arabe, sauf alibi qui est un adverbe latin.
10. L'ordre chronologique de ces petits textes est b., a., d., c.
b. Premier vers de La Vie de saint Alexis - poème qui date de 1040, l'un des plus anciens textes français. Il veut dire: "Le monde fut bon au temps passé." On ne le comprend guère sans traduction. L'ordre des mots n'est pas la même.
a. Début du Chevalier à la charrette: Lancelot de Chrétien de Troyes (1135-v. 1185), difficile à comprendre: "Du moment que ma dame de Champagne
Désire que j'entreprenne un récit en français,
Je l'entreprendrai très volontiers."
d. Le Lais (XXXI) de François Villon (1431-1463): "[Il] est difficile de ne pas garder dans notre prononciation un peu de l'accent du terroir."
c. 1572, lettre sur l'orthographe de l'humaniste Pasquier au grammairien Ramus: "De même, je laisse à mon coiffeur tous les restes (chutes) de mes cheveux, sans rien en distraire."
11. c. - Clovis est le premier roi barbare chrétien. L'Eglise, et désormais toute la Gaule, parlent latin. Ce n'est donc pas la bonne réponse. Quant à la chute de Constantinople, qui représente la fin du Moyen Âge, elle est très postérieure aux débuts du français.
- Depuis les synodes de Mayence, de Reims et de Tours en l'an 813, l'Eglise a fait le constat que le latin n'est plus compris dans le nord de la Gaule. Aussi recommande-t-elle aux prêtres d'utiliser une langue que tout le monde puisse comprendre.
- Personne ne réalise encore que le latin parlé a tellement évolué qu'il est presque devenu une autre langue. On pense que c'est le peuple qui parle en "latin écorché" parce qu'il est illettré.
- Pourtant c'est ce "latin des illettrés" ou "langue romane rustique" qui va servir quand Charles le Chauve et Louis le Germanique, petit-fils de Charlemagne, voulant sceller un accord politique et militaire, se rencontrent à Strasbourg le 14 février 842. En ce jour, ils se jurent publiquement aide et protection mutuelle. Louis, l'aîné, dit le serment en langue romane rustique, Charles, en langue germanique. Ce serment entérine l'éclatement de l'Empire et la naissance de deux royaumes, l'un romanophone, l'autre germanophone.
Les Serments, témoignages de l'existence d'un proto-français, consacrent aussi le roman comme langue officielle du royaume de Charles le Chauve. Mais il faut attendre l'avènement d'Hugues Capet en 987 pour qu'un souverain ne s'exprime qu'en langue romane.
12. Les mots mêlés sont :
cingler, homard, flâner, hune, crabe, duvet, harfang, marsouin, hauban, turbot, guichet, bidon, griller, varech.
13. e. Il s'agit de la première phrase des Serments de Strasbourg, qui signifie: "Pour l'amour de Dieu et pour le salut du peuple chrétien et notre salut à tous deux, à partir de ce jour dorénavant, autant que Dieu m'en donnera savoir et pouvoir, je secourrai ce mien frère Charles." C'est donc du "français" naissant et le début de la langue romane.
14. Il s'agit de Clément Marot, dont la mise en vers des Psaumes constitue un sommet de la langue française du XVI° siècle.
15. Vrai. La Seine, la Loire, la Garonne et le Rhône ainsi que leurs principaux affluents portent des noms préceltiques, c'est-à-dire qui datent d'avant l'arrivée des Gaulois.
Les fleuves "gaulois" sont situés surtout au nord de la Loire, comme le Rhin, la Somme, la Mayenne, l'Orne, la Vilaine, la Marne, l'Yonne, le Doubs, la Bièvre, la Boivre. Le Lot et l'Ariège, qui se trouvent au Sud, sont également des noms d'origine gauloise.
16. - Par leurs ressemblances, la terminaison de ces noms de lieu peut aider à les classer:
* Loudun, Issoudun, Verdun, Autun;
* Nanterre, Bressuire;
* Manosque, Lantosque; Venasque, Pelasque, Tarascon;
* Cuq
- .Quand on connaît la France, on sait que les noms en -asque, -osque "sonnent" provençal. C'est une première indication. Les suffixes, ou terminaisons, -asc, -asque, -osc, -osque ne sont pas gaulois, ils viennent de la langue ligure.
- Les terminaisons -dun sont d'origine gauloise. -dunum, -durum voulaient dire en gaulois "forteresse". Lugdunum a donné Lyon. Nemetodurum a donné Nanterre.15. Vrai. La Seine, la Loire, la Garonne et le Rhône ainsi que leurs principaux affluents portent des noms préceltiques, c'est-à-dire qui datent d'avant l'arrivée des Gaulois.
Les fleuves "gaulois" sont situés surtout au nord de la Loire, comme le Rhin, la Somme, la Mayenne, l'Orne, la Vilaine, la Marne, l'Yonne, le Doubs, la Bièvre, la Boivre. Le Lot et l'Ariège, qui se trouvent au Sud, sont également des noms d'origine gauloise.
16. - Par leurs ressemblances, la terminaison de ces noms de lieu peut aider à les classer:
* Loudun, Issoudun, Verdun, Autun;
* Nanterre, Bressuire;
* Manosque, Lantosque; Venasque, Pelasque, Tarascon;
* Cuq
- .Quand on connaît la France, on sait que les noms en -asque, -osque "sonnent" provençal. C'est une première indication. Les suffixes, ou terminaisons, -asc, -asque, -osc, -osque ne sont pas gaulois, ils viennent de la langue ligure.
- Quant à Cuq, qui prête à sourire, il est seul de son espèce. C'est un nom préceltique. Cocumont, Cucq, Cuq, Cocures, Cucuron, etc. désignent tous une "hauteur arrondie". C'est aussi un nom de famille courant dans le Sud-Ouest.
17. Ces mots ont tous le loup en commun.
- Au Moyen-Âge, les voisins donnaient souvent à un nouvel habitant le nom de l'endroit d'où il venait (ex.: Jehan de Chalon). Dans une paroisse, un homme qui venait d'un hameau un peu éloigné était souvent appelé du nom du lieu-dit où se situait sa ferme. Il y a beaucoup de rapports entre noms de lieux et noms de personnes. Ainsi, le nom de famille Loupiac, qui a gardé le p latin, est aussi un nom de village. Il vient de Lupiacum, "le domaine de Lupius", surnom dérivé de lupus ("loup"). Telle est l'origine de louvigny, qui était "le domaine de Lupius", surnom dérivé de lupus. Le loup était en effet un surnom courant à la fin du Moyen Âge, donné à des personnes solitaires et peu sociables.
- Dans un mot latin tel que lupus, dont le mot loup est issu, la consonne p entre voyelles passe souvent à b en langue d'oc et à v en langue d'oïl. C'est la raison pour laquelle il existe des noms de personnes comme Loubeyrat, Loubinoux, Loubet qui viennent de la langue d'oc, et des noms comme Louvencourt, Louvet, qui sont issus de la langue d'oïl. Il en va de même pour les noms de lieux: Louvière au Nord, Loubeyre au sud sont tous les deux des "endroits hantés par les loups", comme Le Louvre ou Louvois. Quant à Loubeyrat, c'est le nom de l'habitant de Loubeyre. Les anthroponymes Louvier ou Loubier sont des noms de profession: "louvetier".
- En Picardie, dans l'est de la France et jusqu'à Paris, "loup" se disait leu, qu'on retrouve dans l'expression à la queue leu leu. Les noms de famille comme Leleu viennent donc du mot "loup".
C'est dire si le loup était un animal présent dans la société médiévale française.
18. - Pour identifier les personnes, les notaires ont commencé à ajouter le surnom au nom de baptême, puis le nom d'origine. C'est la législation qui a progressivement fixé les noms. Le premier registre d'état-civil connu en France date de 1411. C'est un registre de baptême, car un synode de 1406 a fait obligation aux curés de tenir de tels registres.
- Sous Louis XI (1423-1483), il fallait déjà demander l'autorisation du roi pour changer de nom. Mais cette loi n'était pas toujours respectée, et en particulier dans les campagnes.
- Par l'ordonnance de Villers-Cotterêts de 1539, François Ier rend obligatoire la tenue de registres d'état-civil. La loi généralise l'usage qui consistait à faire suivre le nom de baptême du nom de famille (surnom ou autre). Le premier texte concernant l'interdiction de changer de nom sans autorisation du roi vient de Normandie (1556). La Révolution a rendu le changement encore plus difficile: la procédure est longue et coûteuse. La première demande de changement connue date de 1474: elle concerne l'orthographe.
Bien sûr, la plupart des demandes de changement par la suite seront justifiées par le côté ridicule ou humiliant de certains noms de famille, comme Couilleau ou Pineau sous François Ier.
19. Vers-sein-geai-tau-rixe > Vercingétorix.
Les Gaulois comme plus tard les Francs, faisaient preuves d'une imagination guerrière dans les surnoms qu'ils se donnaient. Ils aimaient les belles images qui mettaient en valeur leurs vertus guerrières, tel le nom Vercingétorix ou, chez les Francs, le nom Wighard, en français Guichard, qui voulait dire "dur au combat".
20. c. Dans leur grande majorité, les noms dans lesquels l'adjectif qualificatif est placé avant le nom sont situés dans le nord de la France: Neuville, Francheville, Longueville, Mortaigue, Rougemont. Dans les langues germaniques, l'adjectif est placé avant le nom. Les travaux des linguistes ont abouti à la conclusion que l'influence de la langue germanique sur la nomination des villes avait été plus importante dans les lieux qu'ils occupaient réellement. Les Francs sont peu descendus au sud de la Loire.
21. Il s'agit de Robert Estienne (Paris, 1503 - Genève, 1559).
En 1538, Robert Estienne réédite pour les étudiants un ouvrage publié avec beaucoup de succès en 1531, le Dictionarium latinogallicum - dictionnaire latin-français. L'année suivante, en 1539, il a l'idée géniale d'inverser la "nomenclature" (liste des mots) et de mettre le français en premier. Il obtient ainsi un dictionnaire de thème, ce qui ne s'était jamais fait jusque-là. Le latin étant en perte de vitesse, l'idée est de fournir une aide aux clercs qui ne le possédaient plus assez bien. C'est le Dictionnaire francoislatin, contenant les motz & manieres de parler Francois, tournez en latin. En mettant le français à la première place, il créé, de fait, le premier ouvrage avec une nomenclature en français. Avec ses 10000 mots, c'est le plus gros inventaire du français jamais réalisé jusque-là.
22. Les quatre mots correspondent à la définition.
23. 1680: Dictionnaire français de Pierre Richelet.
1690: Dictionnaire universel d'Antoine Furetière.
1694: Dictionnaire de l'Académie française.
Le premier est un dictionnaire se trouvant en quelque sorte dans la lignée du Petit Robert, avec définitions, exemples de bons auteurs, remarques sur la langue, synonymes, etc. Richelet était un juriste, tout comme Furetière, auteur du dictionnaire de 1690, ancêtre de nos dictionnaires encyclopédiques. Furetière, qui participait à la rédaction du Dictionnaire de l'Académie française, a quitté les académiciens pour faire son propre ouvrage, très différent du leur. Le Dictionnaire de l'Académie française est un dictionnaire de langue française, sans développements encyclopédiques. C'est un dictionnaire du "bon usage" des mots. Les académiciens, à leur grand regret, sont arrivés derniers dans la compétition: ils n'ont pas pu publier leur ouvrage avant celui de leur rival, qui, bien que mort avant la publication, eut tout le succès pour lui.
24. Amieler: attirer, allécher.
Enherber: ensorceler avec certaines herbes.
Chaleil: lampe à huile avec un bec, munie d'un crochet pour être suspendue (ce mot est employé en Poitou et en Saintonge).
Caut: prudent, méfiant.
Chaloir: avoir chaud. Dès le Moyen Âge, ce terme signifie aussi "importer", que l'on garde dans l'expression "Peut m'en chaut".
Bellue: hippopotame, monstre, (du latin bellua, "bête fauve").
Barlue: vision.
Doloir: faire souffrir, faire mal. On parle encore de "voix dolente".
Quanquan: commérage, qu'on écrit aujourd'hui "cancan". Ce mot est une allusion aux harangues scolaires obligatoires, que les étudiants ponctuaient de quamquam ("bien que", "mais").
Schedule: acte juridique. Voici un mot qui est passé directement en anglais.
Toit: abri pour les cochons. Ce terme est encore employé dans l'ouest de la France.
Ambigu: indécis, incertain.
Truant: mendiant. Truant est un mot d'origine gauloise.
Margoillier: rouler dans la boue.
Maleuré: accablé de malheur.
25. Victor Hugo est l'auteur de ce texte, extrait du recueil Les Contemplations.